Humeurinterne

La_vie_d'un_bonobo

Jeudi 29 avril 2010 à 14:46

 Ma vie est un enfer.

J'ai 38 ans, une ex-femme, une ex-maîtresse, un ex-fils de 14 ans...

Je suis fini.

Je n'ai plus de boulot, je n'ai plus d'ami, plus de famille...

Mon futur s'annonce sombre.

Discret sur mon escalier de secours, je regarde chez ces gens, la télé semble débiter un flot de conneries incessant, tout le monde semble oublier la vie réelle, moi-même je me retrouve hypnotisé, comme happé... Je reste dans cet état de demi-conscience jusqu'à ce que le père de famille, un homme de mon âge environ, décide de changer de chaîne. "Les infos sur la 1 mon chéri...." Pfff, famille de merde..... "Regarde ils parlent de cet homme qui s'est enfui alors qu'un policier l'avait arrêté!"

Ils parlent de moi. De ma vie, mais... mais l'histoire est déformée... Ce flic ne venait pas m'arrêter normalement. Il ne faisait que me demander d'éteindre ma cigarette. Un endroit public il avait dit, public. Ca oui, c'était public, le monde entier semblait afflué dans ce restaurant. Que faisait ce flic ici? Etait-il venu spécialement pour moi? Je ne crois pas.

Je voudrais leur dire. Ce papier qu'il m'a tendu, en partant, je ne pouvais pas savoir. Il n'y avait qu'un nombre écrit sur le papier, un simple nombre au départ, puis il s'est transformé. Oui, c'est le mot. L'harmonieux 42 s'est transformé, il s'est comme animé sous mes yeux, jusqu'à devenir ce 19 plein de vice. Toute ma vie a semblé défiler, quelque part, sur un poste de télé, mais je ne la voyais pas. Le flic, putain de flic que celui-là, s'est retourné, et m'a regardé d'un air grave. "Asseyez-vous monsieur. Vous transpirez." Il avait dit ça froidement.

".... l'homme a tué 42 personnes et en a blessé..."

19. Oui, je le savais déjà. 19 en avaient réchappé, ma blessure était 19, il s'agissait de ma tour sombre. J'avais totalement oublié les 42 autres, tous tués sans que j'aies besoin d'être conscient. Ceux-là en revanche, représentaient l'espoir de vie qui restait en moi. Je n'en avais tuer aucun, je les avais tous marqués d'un numéro, de 1 à 19, sur la poitrine. L'une des victimes sentait cette odeur de désir si particulière que j'avais déjà sentie auparavant. Un mélange de peur et d'inconscience se mêlant pour former une transe finale qui m'avait subjuguer. C'était la 19° survivante. Seules des femmes avaient survécues, je ne sais pourquoi.

"Maman, il y a un monsieur sur l'escalier!!"

Il est temps de fuir à nouveau. Mon destin est déjà tracé.

Cette quête est la dernière, je la mènerai à bien.

Jeudi 29 avril 2010 à 14:24

 C'est Dawson cette vie...

Les feux de l'amour et tous les classiques du genre pâlissent devant la réalité inavouée... Oh gros, c'est le bordel!!! Chui qui, t'es qui, wesh t'as vu et tout et tout quoi... Se battre pour savoir qui l'on est, se battre pour avoir ce qu'on veut, changer, finalement, se remettre en question. Prendre des décisions.

Putain ça m'a foutu en rogne. Se remettre en question, ouais ça m'a touché, ce fameux épisode 22 saison 6 de scrubs. Ouais, c'est du fleur bleue version Bonobo, mais ouais finalement si, c'est important.

Se remettre en question ne veut pas dire abandonner ses choix.Des fois oui, des fois on se rend compte que l'on a fait des erreurs, qu'une situiation est intenable.Des fois c'est le contraire, des fois on se remet en question pour finalement s'approuver, un "c'est bien gros" qui fait plaisir.

Se remettre en question, ce n'est pas exclusivement pour une relation de couple. Honnêtement, je ne vois pas comment une quelconque relation, même à soi-même, serait possible sans cela...

Ah ouais, j'ai décidé de faire un régime, de la muscu, de prendre le soleil.... Je ferai peut-être la moitié de ce que je dis, mais peu c'est toujours mieux que rien non?

Dimanche 18 avril 2010 à 17:19

Le coeur brisé.
Seul.
Le vent pour seul ami, frais et doux, caressant mes joues.
Cela fait deux jours. Deux longues journées, que je marche dans cet enfer, dans cette forêt qui me semble inconnue. 
J'ai toujours été plutôt écolo, mais faut pas pousser là.
Je ne sais pas comment, ni où, ni pourquoi... Comment un jeune homme d'une vingtaine d'années peut se retrouver du jour au lendemain dans une forêt d'une telle densité, seul et perdu, avec pour tout bagage un sac d'école, préparer à la sauce ranger...
Qui avait bien pu le laisser là avec cette corde, cette loupe, ce briquet (un zippo en fait), ces quelques barres céréalières, et cette trousse de premiers soins...
Quand on est seul, dans une telle situation, on oublie de déprimer. On oublie simplement qu'on a des raisons d'aller mal, et on avance, il n'y a que ça à faire.
Ma plus grande peur est la carence, carence en protéine, manque d'eau, fatigue musculaire et j'en passe et des meilleures...
Mon ouïe semble s'être un peu améliorer. Mon odorat aussi. Ma vue, peut-être un peu. En fait, en l'espace de deux jours, la plupart de mes sens ont évolué de sorte que j'ai, dans un accès de folie, pensé "redevenir" un animal. Stupide. L'homme est un animal stupide. Stupide, oui, stupide. Je ne suis pas fou pas encore. Stupide, peut-être, mais fou, ah ça non, jamais, non non non non et non. N'est-ce pas une grenouille que je vois là-bas? Non, mon imagination me joue des tours. J'accumule la fatigue, et je sens que c'est ce qui va finalement me perdre. Le vent. Il me parle, c'est en tous cas ce que j'entends. Son murmure quotidien, imperceptible pour l'oreille qui ne sait pas écouter, me sussurre des mots que moi seul peut comprendre.
Il me parle. A moi, vous comprenez? Sa litanie n'est pas de ces litanies tristes qui font pleurer les bonnes gens. De sa voix apparaît la clarté, mes peurs s'effacent devant ses discours. Mes prières se portent vers lui. Il n'y a pas de dieu, me dis-je, que des voix dans ta tête. Stupide. 
Stupide.
Stupide.
STUPIDE.
Le vent me parle je le sais bien, je ne peux le nier, et il sait mes pensées les plus profondes, je ne dois pas, jamais, non, jamais, non non non jamais, je ne dois jamais nier son existence. Pardon, oh grand pardon, ne me répugnez pas. Stupide, je ne suis qu'un stupide humain...
Pourtant... pourtant une partie de moi me rappelle à quel point j'ai été rationnel. Avant, c'était avant. Avant. Avant quoi...? Des larmes me montent aux yeux... Avant... qu'ais-je perdu, d'une vie faîtes de matérialisme, d'idées préconçues, une vie morne et moche! Pourtant... Ma situation n'est pas plus enviable maintenant. 
Qui? Pourquoi?
Je ne sais rien de plus que le jour de ma naissance. Je ne suis rien de plus. On nait vaurien, on meurt vaurien. Croire que l'on est plus... croire que l'on est plus... Je me sens.... bizarre... Le monde tourne, mes yeux se..........voilent.
Rideau. La lune est claire et pleine... Bonjour monde, bonjour, vous les yeux qui me regardez en silence. Suis-je en vie? Je le crois. Est-ce ce que je veux? Je le crois aussi. La lune m'observe, je l'observe à mon tour. Mon corps tout entier est gourd.
Où suis-je déjà? A ma droite un cours d'eau, il me faut m'en rapprocher. La nuit est fraîche, mais lourde aussi. Menaçante presque. Je n'ose bouger.
Il le faudrait bien, pourtant.
Mes yeux se ferment à nouveau. Il semble que je ne saurai jamais. Le vent est doux sur ma joue, il m'invite à le suivre. Je ne lui parle pas, il respecte mon silence, n'émettant pas plus qu'un souffle rauque en traversant la végétation. Tout est si simple maintenant.
Emmène moi.


Samedi 17 avril 2010 à 12:50

On bouffe les kilomètres depuis maintenant six heures environ. La route est bonne, la nuit est fraîche, seule la musique tinte à nos oreilles, mais l'excitation se fait de plus en plus sentir. Plus qu'une heure, je dis. Une heure et on y est.
J'observe la lune, pleine et ronde, et souris, d'un sourire que la lune pâlit... Plus qu'une heure.
A une centaine de kilomètres de là, quelques jeunes d'une vingtaine d'années 'approchent d'un bar, on leur a promis du spectacle, pourtant il n'y a pas plus de vingt tondus dans ce bar. On demande au barman, et oui, oui c'est bien ici. Bizarre. Mais qui vivra verra.
Le cd a changé, le groupe s'écoute une dernière fois, se met au point, un silence, puis tout le monde éclate de rire. C'est bon d'être ensemble, encore, et de pouvoir rire ensemble, jouer ensemble. Pas de regrets. On parle du futur, de l'orentiation musicale, des choix artistiques, de problèmes techniques, puis on arrive. Un tripotée de tondus nous attendent au bar, on s'installe, on rit, on boit, l'ambiance se détend parmis les tondus qui commencent à se prendre à nos jeux. La famille des tondus s'agrandit un peu, pas beaucoup, et c'est vingt-cinq tondus qui assistent finalement au concert dans une ambiance inqualifiable: énergie, ska, danse, humour, railleries. Les 25 tondus ont passé une bonne soirée. Le groupe aussi, on est pas dans nos frais mais on s'en fout, pas de regrets, si la célébrité veut pas encore de nous on saura l'attendre. D'ailleurs on l'attend pas vraiment, ce qui nous plait c'est tout ça: jouer, pour nous et pour le public, sentir le point culminant d'un concert, ce moment où tout le monde est en phase, ce moment où on est son propre instrument.
On va en bouffer des kilomètres pour rentrer, l'ambiance est à la folie. C'est comme si on avait appuyé sur la touche rewind, retour au bercail, rangement des instrus, petite bouffe et on se rentre au dodo. C'est ça le rock'n'roll. Si on y est pas, on le sait pas.
A bientôt pour quelques concerts enflammés, les burning pets reprennent du poil de la bête mes chéris, et ça va péter!

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Jeudi 15 avril 2010 à 14:38

...are in my brain...
Se prendre en main, savoir où on en est, être au clair avec soi-même.
C'est pas gagné. 

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